L'obsolescence en électronique est un problème important et génère beaucoup de dépenses en terme de coût et de ressources dont il faut au maximum s'en affranchir en amont.
Analysons les points suivants pour avoir une meilleure réponse face à ce problème.
"Ça y est, je viens de recevoir un mail du distributeur concernant une référence de composant implanté sur ma carte électronique, il est devenu obsolète !" C'est donc sa fin de vie qui est annoncée.
Le PCN (Product Change Notification ) nous donne toutes les informations techniques sur les modifications apportées sur ce composant : déménagement du lieu de fabrication, modification du marquage produit ou matériau utilisé différent .
Le PCN nous donne au final l'impact réel sur le composant: la fonctionnalité est-elle la même ou non ? Faut-il en changer ou non ?
Le EOL (End Of Line) définit l'arrêt du produit mais on peut toujours parvenir à en trouver sur le marché le temps que le stock fabricant soit écoulé. On nous communique alors le LBD (Last Buy Date) qui est la date finale pour placer ses commandes et le LSD (Last Ship Date), qui est la date ultime du dernier envoi du composant obsolète.
Il peut s'écouler un an entre le LBD et le LSD.
Il existe différentes solutions palliatives en fonction du composant obsolète :
L'équivalence : On recherche une équivalence produit parmi les différents autres fabricants de semi-conducteurs. La plupart des fabricants de semi-conducteurs possèdent sur leur site web un menu « cross reference»: on entre la référence exacte du produit obsolète, le fabricant nous donne un ou plusieurs composants équivalents. On recherche ensuite dans la datasheet du produit, c'est à dire sa fiche technique, toutes les données nécessaires pour confirmer cette équivalence au niveau du boîtier, de la fonctionnalité du produit et des caractéristiques techniques (niveaux de tension et courant demandés par le produit pour fonctionner).
Le sourcing : Il arrive qu'on ne possède aucune équivalence, c'est fréquent chez les produits très spécifiques comme des microprocesseurs ou des périphériques particuliers comme par exemple des E-MMC (Embedded Multi-Media Card) des NAND, des microcontrôleurs. La solution s'impose d'elle-même, il faut tout refaire. Pendant cette phase de design de produit, on peut toujours trouver le composant obsolète via des brokers, i.e des fournisseurs spécialisés dans les produits difficiles à trouver. Ils sont nombreux sur le marché, il faut se tourner vers les plus fiables.
Cette phase transitionnelle permettra de satisfaire le client sans discontinuité de livraison sur le produit impacté.
On peut difficilement parler d'actions préventives au niveau de la conception de la carte électronique pour palier à l'obsolescence, mais on peut s'en prémunir a minima par des actions préalables.
Rechercher chez le fabricant le « Status Production »: est-ce un produit nouveau ou non recommandé pour de nouveaux design ?
Demander auprès du fournisseur des informations sur le « Product Longevity »
Etre attentif à la date de création du datasheet: un composant créé en 2000 a plus de chance d'être remplacé qu'un autre créé en 2015. A contrario, un produit très récent a pu être créé pour une technologie spécifique et nécessite des volumes d'achat importants de telle sorte qu'il est préférable de s'en détourner.
Dans tous les cas, l'obsolescence d'un composant génère des coûts supplémentaires sur le produit. La conception du nouveau design, les outillages de production, la re-programmation des tests; quelquefois le surcoût d'achat du composant de remplacement sont autant de postes qui entravent la compétitivité du produit.
Il faut voir l'obsolescence dans sa forme la plus critique, c'est à dire l'arrêt définitif du composant, comme une opportunité vers l'amélioration du produit.